Soumission...
Sentiment qui devrait ne me renvoyer que honte et dégoût... de moi, de l'autre : celui qui m'enserre, m'abuse et me fait souffrir.
Soumission...
Sentiment qui m'habite, qui m'imprègne, dont je me nourris depuis fort longtemps; part sombre de ma personne; je me surprends à la vouloir devenir
lumineuse... celle dont je pourrais me montrer fière, libérée du poids de la morale, de mon éducation, de mes devoirs.
Une fuite ?, Non ! Sûrement pas !, un besoin inné qui fait naître une motivation intérieure que l'âge rend plus profonde et dont découle une envie
viscérale de me sentir humiliée, pervertie et abusée !
Je me sens soumise et je me suis donnée l'occasion et les moyens de me soumettre de temps en temps, et dans un jeu de rôle plus ou moins défini. Je ne peux donc
considérer cet investissement que comme un jeu ponctuel auquel je me livre en fonction du respect que je dois à mes différents engagements. La rareté de ces moments de don de ma personne et
d'abandon de mon âme les rendent encore plus souhaitables, désirables...; l'attente, et le vide qui les séparent se remplissent de mon imaginaire que je nourris d'images, de pensées,
d'histoires que j'entretiens par mes lectures; que je virtualise en les rêvant... en attendant qu'Il me fasse passer à l'acte...
Que soumise, Oui !, car retranscrire dans le monde réel, ou laisser reproduire dans une réalité revendiquée mon
univers fantastique mais virtuel, peuplé de perversité, d'humiliation et d'avilissement est à mes yeux plus qu'une simple étape; J'ai encore la capacité de cet écartellement intérieur
salvateur , une forme de recul vis-à-vis de moi-même, qui me rappelle que m'abandonner totalement à moi-même et à l'autre peut me laisser exangue, détruite, anéantie, seule... dès lors
que cet abandon ne viendrait pas que de moi et dès lors que de facto, je lui aurais abandonné tout pouvoir : en outre, celui de me combler au-delà de mon
abandon... ou de me vider de ma substance par incapacité ou abandon...
Je souhaite donc poursuivre cette progression entre Lui et ma
condition de soumise. Consciente qu'en en faisant le voeu sous cette forme, ici, même si cela ne reste en l'état qu'un jeu, je lui donne les clés de la boîte de
Pandore de ma docilité... Qu'en fera-t-il ? l'ouvrira-t-il ?
m'emmènera-t-il aux confins de mes démons, de mes propres frontières... En serai-je capable le cas
échéant ? Serai-je digne de moi, de lui... Serai-je un jour esclave de mon for intérieur, donc
de lui ? devenue l'Esclave, son Esclave ? Je lui tends la pelote de mon fil d'Ariane intime.
Esclavage...
Statut par lequel j'accepterai de me dépersonnifier comme dans mes rêves, mes romans, mes histoires moyenâgeuses... où le don de soi efface la notion même de
"limite"... De tous les tabous, seule la peur de ne pas être à la hauteur demeurera, peur que mon engagement à le servir sublimera :
- la liberté devenant appartenance !
- la personne devenant chose !
- l'asservissement devenant défi !
- le droit devenant devoir !
- la limite devenant perspective !
- le dégoût devenant envie !
- la honte devenant fierté !
- la dignité devenant animalité !
- la douleur devenant lien !
- les larmes devenant paroles !
- les marques devenant mots d'amour !
- la parole devenant accessoire !
- le don de soi devenant la norme !
- Mon plaisir devenant Son plaisir !
J'aimerais devenir l'esclave de mon bonheur, dans cette vie, sans attendre la suivante; assumer et ressentir dans les cris, les larmes, le stupre ce qu'est le bonheur d'être pour soi par
lui.
SERVIR ET SATISFAIRE MON MAITRE
en tout point, tout lieu, toute circonstance
J'ai peur de moi, une soumise peut appartenir... une esclave s'abandonne au risque de se perdre.
J'en ai pourtant l'intime ambition... j'ignore encore si je vais en avoir les moyens. Il lui faudra aussi le vouloir... le souhaite-t-il ?
Il me l'a dit : "Pour pouvoir entreprendre une relation Maître-Esclave, les concernés devraient vivre ensemble". En l'occurrence, ce ne sera pas le cas...
Néanmoins, j'aimerais bien pouvoir faire le choix de m'asservir complètement, entièrement dévolue à son service quel qu'il soit, dans la seule obligation d'accepter tout ce qu'il
souhaite... J'ai cela en moi, ce regret de ne pas avoir vécu il y a 2000 ans à l'époque des romains et d'être vendue comme esclave sur un marché... beaucoup d'idéalisation dans mes propos...
mais juste trop désireuse de le vivre au XXI siècle...
Folle ?, sous l'emprise de substances ?, Inconsciente ?, non rien de tout cela... juste excitée !
Sina
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